Libéria
Les Libériens ont rejeté lors d'un référendum tenu en décembre huit amendements constitutionnels présentés par le président George Weah, qui auraient notamment réduit le mandat du chef de l'Etat et autorisé la double nationalité, a annoncé jeudi la Commission électorale nationale (NEC).
Environ 2,5 millions d'électeurs avaient été appelés à se prononcer le 8 décembre sur ces huit amendements, dont un réduisant la durée du mandat présidentiel de six à cinq ans et un autre celui des sénateurs de neuf à sept ans. George Weah, ancien attaquant vedette du PSG et de l'AC Milan, s'était engagé en faveur du oui, en affirmant que de nombreux dirigeants restaient à ses yeux trop longtemps au pouvoir.
Les huit propositions ont recueilli plus de 50% de oui, mais aucune n'a atteint le "seuil constitutionnel des deux tiers" pour être approuvée, a annoncé lors d'une conférence de presse la présidente de la NEC, Davidetta Browne Lansanah. Les résultats ont été annoncés avec quatre mois de retard en raison de recours introduits après des violences survenues le jour du référendum, qui était couplé à des élections sénatoriales partielles.
L'échec du référendum est un revers pour George Weah. Il avait soulevé un immense espoir en 2018 en accédant au pouvoir dans ce pays d'Afrique de l'Ouest toujours marqué par la guerre civile de 1989-2003 et l'épidémie d'Ebola de 2014-2016, mais son étoile a pâli depuis en raison de son incapacité à redresser l'économie. Lors de la campagne, ses adversaires lui avaient attribué la volonté d'arguer de la révision de la Constitution pour tenter de se représenter au-delà de ses deux mandats légaux, comme l'ont fait récemment ses voisins guinéen Alpha Condé et ivoirien Alassane Ouattara. Son entourage a démenti.
Le référendum visait aussi à autoriser la double nationalité, une question qui divise la société de la plus ancienne république d'Afrique noire fondée au XIXe siècle sous l'impulsion des Etats-Unis pour accueillir des esclaves noirs affranchis et a contribué à la guerre civile. La population "autochtone" reproche à l'élite "américano-libérienne", dont de nombreux membres sont secrètement citoyens des Etats-Unis, d'utiliser l'argent qu'ils gagnent au Liberia pour se construire des propriétés aux Etats-Unis.
Les partisans de la proposition espéraient qu'en donnant accès à la propriété au Liberia aux futurs binationaux, elle encouragerait les investissements dans l'un des pays les plus pauvres au monde.
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